jeudi 25 janvier 2007

Mégastructure non officielle

Dans cet article, on ne parlera pas de ce qu’il y a d’injuste, de malsain, de révoltant dans le monde, ni même de ce qui préoccupe nos misérables vies d’être soumis et corrompus. Et pourquoi ça ? Pourquoi ne pas saisir l’opportunité que nous offre ce journal pour exprimer toutes les bassesses de la société, toutes les incohérences du système ? Pourquoi ne pas chanter tout haut les conséquences honteuses de notre époque moderne et torturée ? Pourquoi ne pas montrer du doigt les méfaits qu’inspirent les facettes les plus sombres de la nature humaine, à savoir la cupidité, l’arrogance, l’égoïsme, l’indifférence, les diverses formes de discriminations, et bien d’autres encore ? Eh bien parce que ça, on le fait depuis la nuit des temps, et que ça n’a jamais servi à rien, mais aussi parce que d’autres le font bien mieux que nous. Mais alors, si nous ne dissertons pas de la marche chaotique du monde, de quoi disserterons-nous ?
Eh bien, nous pourrions disserter de la dissertation de la marche chaotique du monde (si vous ne comprenez pas, cessez immédiatement de lire). Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Cela signifie voir ce qui pousse nos contemporains à critiquer le monde, et par quoi une telle critique se traduit. Alors commençons. Vous l’aurez sans doute remarqué, ce qui nous intéresse le plus, à part manger,
faire la fête et acheter des vêtements, c’est bien de nous plaindre. Nous gémissons, râlons, écumons de mécontentement à la moindre contrariété, et il serait faut de dire que nous n’en tirons aucun plaisir. Tous les prétextes sont bons pour hurler à la mort, et nous nous insurgeons, tels de vaillants révolutionnaires, dès que la moindre imperfection menace de gâcher cette si belle journée. « Oh, non Madame ! On a un texte à lire pour la semaine prochaine, alors c’est vraiment pas le moment !!! » « Ouais, c’est clair, pour qui ils se prennent ? On est pas des bœufs, on à des droits !!! « Tu m’étonnes ! Mais moi, j’m’en fous, je vais lui dire, au préfet, qu’on à des heures de merde. C’est pas humain de nous coller un D.S. alors qu’on rentre du ski. Tu vas voir, il pourra pas esquiver, on est plein à penser pareil… ».
Ce scénario fonctionne absolument partout, en toute occasion. Primo, parce qu’il est assez simple pour que tout le monde marche dans le coup, et secundo parce qu’une fois lancé par plusieurs dissidents, il se voit renforcé par une masse informe de pigeons anarchistes qui voient là un bon moyen de faire bouger les choses sans trop se mouiller, perdus dans la foule abstraite des rebelles en marche vers la justice et les mercredis de libre. Au pire, (et c’est souvent le cas) lorsqu’une sanction est annoncée, au lieu de se disperser dans la plus grande confusion, afin de se faire oublier, notre troupe de vaillants insurgés prend des allures de gang de martyrs, sur lequel s’abat un fléau injuste et arbitraire. Mais qu’importe, nos valeureux frères d’armes ne failliront pas, et affronteront, soudés par leur soif commune d’un futur chantant et ponctué de congés payés, la cruauté insoutenable du Mauvais Dieu.
Enfin, Lord Manhammer, il dit ça, mais c’est a chacun de se faire sa propre opinion. Réagissez, le débat est loin d’être clos, même si ça ne mène à rien (quoi de plus futiles que des échanges d’informations entre spécimens d’une même espèce, concernant de plus une facette récente de leur comportement engendrée par l’évolution chaotique de la société matérialiste et faussement structurée qu’ils se sont construite à partir d’un désir viscéral d’ordre et de hiérarchie, qui d’ailleurs ne concerne qu’eux et est totalement indifférent à l’évolution des milliards d’autres espèces qui peuplent un monde dont ils se font l’illusion prétentieuse d’être les maîtres légitimes ?).

Bien à vous, Lord Manhammer.

1 commentaire:

LDF a dit…

Dans tes textes, tu communique un émotion particulière, et c'est ça qui m'ammène à dire : Bravo, tu es, pour moi, un écrivain talentueux.